Patrick Joffre, expert de l’OMD : “La transposition des amendements du SH 2022 n’aurait pu être possible sans le travail de qualité fourni en amont par l’administration douanière djiboutienne”
C’est un visage plutôt familier pour les équipes de la douane djiboutienne impliquées dans la mise à jour du Système harmonisé (SH) dont la version 2022, opérationnelle à compter de ce jeudi 28 novembre, renvoie à une époque révolue celle qui était utilisée jusqu’à présent et qui avait été produite cinq ans plus tôt. Agissant pour le compte de l’Organisation mondiale des douanes (OMD) qui lui a confié la mission d’accompagner l’institution douanière nationale dans la mise en place du SH 2022, Patrick Geoffre était déjà là en mai, lors de l’atelier dont les travaux ont permis d’amorcer la transition vers un Système harmonisé actualisé. Cinq mois et un autre atelier plus tard, il semble s’affranchir des réserves habituelles pour dévoiler le fond de sa pensée. Il n’est pas loin de penser que cette entreprise de grande envergure qu’est le passage au SH 2022 n’aurait été possible sans l’apport d’une administration douanière djiboutienne qui a su se saisir très tôt de la seule valeur qui vaille : le capital humain. Il s’empresse de saluer d’ailleurs le concours des équipes de la douane qui, dit-il, ont été au rendez-vous face à l’immensité de la tâche.
En quoi l’atelier auquel vous venez de participer constituait une étape nécessaire dans le passage au SH 2022 ?
Patrick Joffre : La transposition de tous les amendements dans le tarif national djiboutien était une somme de travail qui mérite d’être considérée. Rien ne saurait en occulter l’importance, encore moins la complexité. En trois jours, nous avons pu procéder à toutes les vérifications nécessaires, remonter à tous les maillons de la chaîne pour avoir la certitude qu’aucun ne manquait à l’appel. Ça peut paraître peu, mais c’est beaucoup. Ce travail minutieux n’aurait pu cependant se faire sans la contribution significative de nos partenaires de la douane djiboutienne. C’est sur leurs épaules qu’à reposé l’essentiel du travail. Et ils ont été au rendez-vous face à l’immensité de la tâche. Le résultat a été probant : les erreurs que nous avons pu relever étaient vraiment mineures.
Avez-vous tout même rencontré des difficultés ? Si oui, lesquelles ?
Les difficultés que nous avons pu relevées au cours de ce long processus sont de deux ordres. Il y a d’abord la retranscription des amendements avec un chapitre qui posait problème et qui a exigé de nous des corrections. Une autre difficulté que nous essayons de surmonter mais qui le sera certainement à court terme réside dans les positions nationales djiboutiennes qu’il convient d’adapter à la structure du Système harmonisé.
Si difficulté il y a, est-ce qu’elle ne tient pas en partie à la version internationale de la codification et de la désignation des marchandises ?
Non, ce n’est pas du tout le cas.
Vous n’êtes pas sans savoir que dans toute relation de coopération, le facteur humain compte. Vous voyez ce que je veux dire ?
Comme je l’ai affirmé dans mon intervention ce matin lors de la cérémonie de clôture de l’atelier, mon collègue et moi-même avons beaucoup apprécié l’ambiance qui a régné au cours de ces trois jours. Celle-ci a été particulièrement propice au partage d’expériences dans les échanges que nous avons eus avec les Djiboutiens. Ce fut là une expérience enrichissante à bien des égards.
Source : ADI