- 7 décembre 2024
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Farra Ndiaye, expert de la CNUCED: “La douane de Djibouti a des ambitions vraiment révolutionnaires”
Il vient du Sénégal et intervient, depuis le 27 septembre, auprès de la douane djiboutienne en tant qu’expert de la CNUCED (Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement). Souriant, au contact facile, Farra Ndiaye s’emploie à répondre aux questions de la rédaction de l’ADI avec la même franchise et le même souci pédagogique que dans ses échanges avec les membres du personnel du service informatique de la douane auxquels il prodigue ses conseils et dont il dirige les travaux dans le cadre d’une mission de travail en deux phases. Cela s’est traduit par une formation d’une durée d’un mois, suivie d’un stage pratique de deux mois au cours desquels les stagiaires sont appelés à mener des projets visant à développer des applications web et mobiles.
ADI : En quoi le développement des applications web et mobiles devrait-il ouvrir la voie à des facilités encore plus grandes à l’heure où les procédures douanières sont complètement dématérialisees ?
Quand on parle du web et du mobile, on sous-entend la mobilité. Face à des clients lourds dont les exigences pèsent nécessairemment sur le rendement des entreprises et des chefs d’entreprises. et les solutions web et mobiles sont la réponse parfaite aux besoins de mobilité des agents sur le terrain, d’accessibilité des données par les responsables et décideurs à tout endroit, etc.
Le stage que vous dirigez depuis plus de deux mois au profit du personnel du service informatique de la douane djiboutienne comprend deux volets majeurs : formation et conception de projets. Comment parvenez-vous à concilier ces deux objectifs ?
La douane de Djibouti a des ambitions vraiment révolutionnaires, et pour arriver à cela, il faut que le personnel comprenne et maitrise les outils web et mobile qui permettront de répondre aux objectifs de mobilité des agents douaniers sur le terrain. Il s’agit de doter les agents d’outils qui leur permettront de pouvoir faire leur travail a tout endroit. Nous avons ainsi commencé la formation sur certains de ces outils web et ensuite nous avons ciblé certaines des applications à faire ensemble. Les ressources locales seront dotées ainsi de connaissances et d’expériences pratiques pour continuer le challenge toutes seules et, au besoin, avec l’assistance de la CNUCED qui sera toujours prête a les accompagner.
Quelles sont vos attentes au terme de ce travail de longue haleine ?
les attentes sont multiples , on peut citer entre autres la maitrise du personnel des outils web et mobiles, la mise à disposition des agents de la douane d’outils simples, performants et productifs, l’augmentation de la productivité pour la douane, ou encore l’accélération, la facilitation des opérations pour le bonheur des opérateurs et autres acteurs du métier.
Plus que la mobilisation des acquis, ne misez-vous pas sur le retour d’expérience pour voir émerger des solutions innovantes que; seule, la créativité des jeunes stagiaires pourrait rendre possibles?
je dirais même plus.les portes sont ouvertes à tous types d’innovation. La CNUCED accompagne dans la formation et le transfert de compétences, dotant ainsi les ressources locales des outils nécessaires pour développer des solutions professionnelles qui répondent aux besoins de la douane. Nous restons aussi disponibles pour tout challenge que les responsables jugeront nécessaires d’atteindre.
Le journaliste que je suis est frappé d’emblée par le climat d’entente, voire de complicité que vous avez su mettre en place en un laps de temps relativement court.Qu’est-ce qui, selon vous, fait que le succès passe aussi par l’instauration d’un rapport de confiance entre formateur et formés ?
Effectivement, le climat d’entente dont vous parlez existe. Mais il n’aurait pu être créé sans cette chaleur humaine que les Djiboutiens dégagent, et c’est l’occasion de remercier toute l’équipe de la douane à commencer par le directeur général et l’ensemble du personnel. Je suis vraiment touché par cet accueil chaleureux mais aussi par cette grande soif de connaissances perceptible chez les stagiaires. Il y a aussi cette grande expérience de la CNUCED à travailler dans un cadre professionnel similaire. Ceci est, bien sûr, le fruit de tant d’années d’efforts dans un domaine comme le nôtre, où l’échange d’expertise s’avère un levier indispensable permettant d’envisager des perspectives, d’ouvrir de nouveaux horizons.
Source : ADI